La patience est sûrement, en période de crise, la ressource la plus fragile à notre disposition. Mais elle est aussi la première qui nous donnera le temps de gérer nos émotions, notre communication, notre imagination et donc la première qualité à activer pour trouver des solutions de sortie de crise !
Comment gérer ce paradoxe selon lequel nous sommes privés, ou nous nous privons nous-mêmes, de la ressource essentielle pour nous extraire d’une situation que nous désirons rapidement et fortement modifier, ou fuir ?
Une petite impatience peut ruiner un grand projet !
Mais c’est encore un effort que nous sommes justement le moins prêts à fournir au moment où nous en aurions le plus besoin. Alors, à quoi bon ? me direz-vous !
Parce que nous sommes vraiment humains lorsque nous ne nous laissons pas ballotter par les bourrasques, qu’elles viennent du dedans ou du dehors. Lorsque nous savons résister à la tentation d’agir impulsivement, en laissant agir à notre place colère et violence.
Parce que l’Homme est celui qui s’efforce d’avoir une action la plus libre possible et sait gérer sa frustration non pas pour la subir, mais pour la transformer.
La patience est le temps que nous nous accordons pour construire un monde plus juste pour nous et pour les autres.